Le hooliganisme à l'ère du football moderne

 

Comment personne n’a t’il pu se rendre compte de la gravité de l’agression ?  Voici les mots que j’écris sur un smartphone  à la sortie du stade : Ni les arbitres, ni les officiels, stoïques. Ni les supporters de la tribune II n’ont relevé le niveau. À la place, lorsque le joueur africain a lancé un projectile en guise de réponse aux imbéciles, il est devenu une cible à abattre à coups de gobelets de bière. Seuls des joueurs courtraisiens sont venus aider l’infortuné à éviter le pugilat. Dans l’indifférence, ils l’ont amené aux vestiaires, comme s’ils savaient qu’il n’y avait rien à faire. Et c’est dommage, puisque la fête du football que symbolisait cette rencontre à été gâchée. À 30 kilomètres de là, il y a 103 ans, un match de la paix était en train de se dérouler dans le no man’s land. Les soldats, qui s’entretuent dans les tranchées depuis l’été, profitent des fêtes de Noël pour oublier l’horreur. Dès lors, comment croire en l’espoir de fraternité  qu’ils ont incarné lorsqu’on suit l’évolution de la mentalité humaine jusqu’à aujourd’hui ? Cet incident raciste est et restera en tous points inacceptable. Alors peu importe, entre chants anti-Wallons, insultes, agression physique, et cris de singe… il faut sanctionner.    

 

                                                                                                    Twitter comme garde-fou
    
Le coupable est la ligue de football: l’Union Belge. Stéphane Pauwels, journaliste RTBF-L’Équipe, dénonce « La fédération trouve toujours cela ‘ludique’ ? Quelle image nous donnons ? Ras-le-bol d’être la risée de l’Europe ». L’avantage d’un réseau social, c’est que ce sont des milieux d’yeux qui scrutent le moindre fait d’actualité. L’oiseau bleu a déjà pu remarquer que la Belgique souffre plus généralement de l’éternelle rancoeur entre la région flamande et la Wallonie. Mais également que les supporters de Courtrai sont des récidivistes. Comment ne pas être consterné lorsque l’on voit Christian Kabasele rappeler qu'en 2015, il avait reçu un traitement similaire lors d’un Courtrai-Genk ? «  Il est temps (…) que ces guignols restent chez eux à chaque week-end de football, rien ne peut justifier cela ». Ces problèmes sont de vieux démons, alors quelle sera la prochaine étape, saluts nazis devant des enfants ? Déjà fait. Minimiser l’incident ? Pointer du doigt la réaction des joueurs à ces provocations haineuses ? On en vient. Le joueur liégeois a écopé de deux matchs de suspension. Vu qu’il a depuis été prouvé qu’il n’avait pas touché son vis-à-vis sur l’action amenant l’expulsion, on est en droit de se demander s’il a été sanctionné d’être un insoumis. Le Standard a fait appel de la décision. Dans le même temps, le club flamand a écopé d’une amende dérisoire de 1000 euros pour le comportement de ses « supporters ». Où est la justice  ?

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